Je suis assis derrière mon ordi et je vois apparaître les têtes de gens que j’aime tant. Derrière eux, le grand pont à La Chaux-de-Fonds. La nuit qui tombe. On me parle, on vient de me faire des coucous, et je me sens comme si j’étais clouée au lit, comme si je ne pouvais pus bouger, car je suis enfermée dans un ordinateur portable. On me dit. "Tiens, je vais te mettre là bas , comme ça, tu verras mieux". L’image bouge, je vois un film. Le film d’un finissage d’une exposition.
On me regarde : "Est ce qu’il fait chaud chez toi ?" "Oui." Pour la première fois je peux imaginer la température qu’il fait à l’autre bout de la communication, car je vois les gens en manteaux et grosses vestes.
Le réseau n’est pas très bon, alors il y a beaucoup de pixels. Je devrais voir les projections. C’est une nouvelle soirée "Plumineuses" un projet que je fais en collaboration avec Arnaud Parel.
Je suis à 2700 km, mais quand même présente. C’est délirant. Ça me fait penser aux premiers gens qui ont utilisées le téléphone. Qu’est ce qu’il sont du ressentir ? La même chose ? Comment est ce qu’on pourrait appeler ce que j’ai expérimenté hier soir ?
Juste skyper ? Ou téléimager ? télimager ? Un langage est à inventer
Où est ce que ça va encore nous amener ? Est ce qu’un jour tout le monde se promènera avec sa petite caméra et ferai sa télé privé en direct et en continue ? Est ce qu’on aura des petits robots à disposition qu’on pourra téléguider sur le lieu du récepteur ? Comme ça, j’aurai pu me promener entre les spectateurs, et personne aurai du me porter et m’installe sur une chaises ? Je ne sais pas, mais une chose sur: la porte vers la science fiction est grande ouverte.
